Ce 26 juin, nous n'étions que sept courageux à avoir relevé le défi d'une météo très incertaine. Notre bravoure a été partiellement récompensée puisque pas une goutte de pluie n'est venue gâcher la randonnée. Hélas, nous ne sommes pas restés secs pour autant. Les pluies de la veille conjuguées à la chaleur de ce début d'été ont engendré une moiteur tropicale qui a transformé les pentes du mont Brion en forêt asiatique en période de mousson. De la tête aux pieds, comme au hammam, nous étions dégoulinant de sueur et de l'humidité ambiante !
En chemin, notre courage a été mis à rude épreuve lorsque nous nous sommes trouvés nez à nez avec deux monstres allongés dans un pré. Il faut dire que ces paisibles ruminants, identifiés par Lens, l'ami de B., comme des Highlands originaires d'Ecosse, sont pourvus, comme en atteste la photo, de cornes majestueuses de nature à faire reculer le matador le plus téméraire dès lors qu'il est privé de sa muleta.
A l'heure du pique-nique, le repos tant mérité s'est transformé en cauchemar. En effet, arrivés au sommet, quelques milliers de mouches et autres insectes nous attendaient de pied ferme, à tel point que notre malheureux secrétaire, tel les antiques péripatéticiens, a préféré manger en marchant pour éviter d'en avaler quelques uns en ouvrant la bouche !
Heureusement, nous avons trouvé pendant la descente de meilleurs compagnons de route. Par milliers, des nuées de papillons bruns nous ont longuement accompagnés sur les chemins. Traversant de vastes chênaies, nous avons hâtivement admis qu'il s'agissait de bombyx du chêne. E. en a capturé un, qui, une fois sa main ouverte, n'a pas cherché à se libérer, mais s'est au contraire fermement incrusté. J'ai cru trouver l'explication sur internet ( https://chenilles.net/bombyx-du-chene/). Une fois sortis du cocon, les bombyx du chêne ne s'alimentent pas. Leur existence est dévolue à la reproduction et en journée les mâles volent en tout sens en quête d'une partenaire. Le malheureux papillon capturé aurait-il perçu sur la peau d'E. les phéromones tant recherchées ? On ne le saura jamais, car B. a demandé à son ami Lens d'identifier la bête : ce n'était pas un Bombyx, mais un autre papillon dénommé Catocala Nymphaea ou Lichénée vestale, dont les chenilles se nourissent également de feuilles de chêne, mais sur les moeurs desquels Internet ne s'étend pas.
Des milliers de mouches, des nuées de papillons ? L'auteur de cet article n'est-il pas un peu marseillais ? Jugez sur pièce en visionnant la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=C1t950caUZA
Crédits photographiques : Béatrice Blanc